Paul VALÉRY - Jolie carte autographe signée évoquant une conférence à points de vente Bruxelles

Paul VALÉRY (1871 – 1945) – Écrivain et poète

Carte autographe signée adressée à Madame Goffin – Paris, 7 mai 1937 – 2 pp. in-12 obl., à l'en-tête imprimé du Centre Universitaire Méditerranéen de Nice, enveloppe conservée.

Sur une conférence qu'il doit donner à Bruxelles

« Je m'excuse de n'avoir pas répondu plus tôt à votre aimable lettre du 20 avril mais une quantité de travail et d'obligations, l'incertitude où j'étais sur la date de ma lecture à Bruxelles, et enfin et surtout mon état de santé qui est, hélas, bien médiocre, m'ont retenu de vous écrire jusqu'ici. J'ai du faire reporter au 29 ce qui était fixé au 22, et je ne ferai que toucher barre à Bruxelles.
Veuillez m'excuser, cette fois-ci, de ne pas venir déjeuner chez vous où vous m'avez naguère si agréablement reçu. Mais je serai entre deux trains et je n'ose rien accepter, car je vis à présent dans la terreur de la fatigue!
Je mets à vos pieds tous mes hommages et mes remerciements et vous prie de me rappeler au souvenir de Monsieur Goffin. »

Paul Valéry se rendra bien a Bruxelles le 29 mai chez Émilie Noulet, critique littéraire et commentatrice de ses œuvres, pour y faire une lecture d'Alphabet, recueil (laissé inachevé) de 24 poèmes en prose correspondant au 24 lettres de l'alphabet.

Notons qu'au 155 de la rue de la Loi se dresse alors à Bruxelles le Résidence Palace, chef d'œuvre de l'Art déco, construit par l'architecte Michel Polak entre 1922 et 1928. Le bâtiment est divisé en 10 quartiers et 180 appartements et comprend théâtre, salle de conférence, piscine avec bains turcs, gymnase, commerces etc. Rebaptisé bâtiment Europa, il accueille aujourd'hui le Conseil européen et le Conseil de l'Union européenne. En 1937, un des appartements était occupé par Albert Goffin, directeur de la banque nationale de Belgique (BNB) et son épouse.

Paul Valéry a été le premier administrateur du Centre universitaire de Nice en 1933. Il sera démis de ses fonctions sous Pétain en 1941 pour avoir fait l'éloge funèbre d'Henri Bergson à l'Académie Française.

Bon état, voir photos.